Pour les Français
Après les défaites en Alsace et en Moselle,
il s'agissait d'achever le regroupement de l'Armée du Rhin
(en retraite) à l'ouest de Metz pour la diriger, à
pied, vers le camp de Châlons-sur-Marne où elle espérait
retrouver ses réserves.
Bazaine, commandant en chef depuis le 12 août
sur ordre de Napoléon III, décida d'emprunter la route
de Verdun par Mars-la-Tour. Il délaissa la route par Jarny
et Etain.
Dans la nuit du 15 au 16, les français bivouaquaient
dans les champs fraîchement moissonnés, de part et
d'autre de la route, entre Vionville et Gravelotte. Toute la nuit,
des troupes arrivèrent successivement et s'installèrent
paisiblement (pratiquement aucune reconnaissance de cavalerie
n'était prévue !).
Au matin, il y avait là le 2e Corps (Frossard),
le 6e Corps (Canrobert) et la Garde Impériale (Bourbaki).
Le 3e Corps (Leboeuf) était près de
Vernéville. Le 4e Corps (Ladmirault) était aux environs
de Woippy. Ces deux Corps allaient successivement rejoindre le champ
de bataille dans la journée.
Pour les prussiens
Ils voulaient, depuis la bataille de Borny le 14,
rattraper l'Armée du Rhin et l'anéantir avant sa jonction
avec ses réserves.
Leur problème était de savoir exactement
où se trouvaient les Français.
L'état-major (prince Frédéric-Charles)
les imaginait déjà loin, tout près de Verdun
et envisageait sérieusement une bataille décisive
dans le secteur des Côtes de Meuse, aux environs de Fresnes-en-Woëvre.
C'est pour cette raison que les troupes prussiennes
(qui ont passé la Moselle au Sud de Metz pour éviter
cette ville fortifiée) reçurent pour mission, le
16 août, de "sonder" la route qui mène
à Verdun : le IIIème Corps (von Alvensleben II)
devait se diriger vers Mars-la-Tour alors que le Xème Corps
(von Voight-Retz) prendrait St-Hilaire et Maizeray (Meuse) comme
objectif.
L'escarmouche de Mars-la-Tour le 15 août
1870
Alors que l'Armée française était
encore empêtrée dans les étroites rues de
Metz, des éléments de la cavalerie de de Forton
engagèrent une reconnaissance le 15 août vers 4 h
30 du matin vers Mars-la-Tour où des éléments
prussiens avaient été signalés sur le futur
et hypothétique trajet de l'Armée du Rhin.
Le contact eu lieu en avant de Vionville. Les Dragons
français se lancèrent à la poursuite des cavaliers
prussiens à travers champs jusqu'au village de Puxieux déjà
occupé. La chevauchée française fut stoppée
par un tir d'artillerie venant du bois de Chambley. Des batteries
de l'artillerie française, qui s'étaient entre-temps
installées à Mars-la-Tour, engagèrent alors
un duel qui dura plus d'une heure.
Les Prussiens cessèrent le feu les premiers
après l'explosion d'un caisson de munitions. Les pertes sont
difficiles à estimer. On avança le chiffre de 50 Prussiens
hors de combat contre seulement 4 Français. Mais ces chiffres,
qui émanaient des villageois, sont difficiles à vérifier.
Mars-la-Tour situé, à ce moment, trop
loin en avant de l'Armée du Rhin ne fut pas occupé
par les Français. De Forton décida de l'abandonner
et d'aller installer son campement devant Vionville, précisément
là où il se fit surprendre le lendemain matin vers
9 h 30...
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