MARS-LA-TOUR
(Mâ-la-Tou, en patois local)
Quand je dis Mâ-la-Tou, l'existence agricole,
Les moissons, les regains vous viennent à l'esprit ;
Le patois que l'on parle et que pas un n'écrit ;
Et les marmots bruyants qui sortent de l'école.
Quand je dis Mars-la-Tour, c'est le boulet
qui vole,
C'est le Turco d'Afrique ou l'imberbe conscrit ;
C'est la bataille, ou bien c'est le drapeau proscrit ;
C'est Metz qui voit ses fils partir et se désole.
Mars-la-Tour, on dirait trois appels de clairons
Qui sonnent le signal de guerre aux escadrons ;
Mais Mâ-la-Tou fertile en rustiques pensées
Evoque la prairie ou les labeurs ruraux ;
Trois syllabes, suivant qu'elles sont prononcées,
Rappellent les prés verts ou le sang des héros !
Léon BARAT (début XXe)
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